Haïti – Médecins Sans Frontières (MSF) a averti d’une crise sanitaire qui s’aggrave à Port-au-Prince, Haïti, où les pertes civiles augmentent et le système médical est au bord de l’effondrement. L’ONG estime que près de 40 % des Haïtiens nécessitent des soins d’urgence, tandis que jusqu’à 80 % des centres de santé ont été détruits, pillés ou abandonnés en raison de la violence. Actuellement, seul l’hôpital universitaire La Paz demeure pleinement opérationnel, mais il est souvent débordé.
Entre janvier et juin 2025, MSF a soigné 2 600 survivants de violences sexuelles, 13 300 patients d’urgence et 2 267 victimes de violences, les mineurs représentant 26 % de ces dernières — plus que le double du taux de 2024. De nombreux enfants ont subi des blessures par balle. MSF a décrit la violence comme faisant partie d’un conflit territorial où des groupes armés utilisent la violence sexuelle, le pillage et des attaques par drone pour terroriser les communautés.
Alors que les hôpitaux ferment et que les habitants ne peuvent pas se rendre en sécurité pour recevoir des soins, les quelques centres encore fonctionnels subissent une pression extrême. L’hôpital de traumatologie de Tabarre, mis en place par MSF, a dû augmenter sa capacité de 50 %, et un cas de traumatisme sur quatre est lié à la violence. La gravité de la crise a été soulignée le 20 septembre, lorsqu’une frappe de drone à Cité Soleil a laissé 17 personnes blessées et plusieurs morts, y compris des femmes et des enfants.