Le Guyana a inauguré pour la première fois un tribunal dédié à la santé mentale, visant à améliorer l’accès à la justice ainsi qu’à un traitement adapté pour les personnes souffrant de conditions mentales.
« L’ouverture de ce tribunal spécialisé témoigne de l’évolution et de la maturité de notre société pour aborder de manière globale la problématique de la santé mentale au Guyana. Plus précisément, ce tribunal nous permettra de mieux traiter les inculpés dont les troubles mentaux ont pu contribuer à la commission d’un délit », a déclaré l’Attorney General et Ministre de la Justice, Anil Nandlall.
Il a précisé que cette initiative s’inscrit en complément des bases législatives, de la philosophie et des dispositions de la loi de 2022 sur la Protection et la Promotion de la Santé Mentale.
« Ceci n’est qu’un début. Il sera peut-être nécessaire d’établir une législation définissant le fonctionnement du tribunal. Il faudra également élaborer des règles régulant ses aspects procéduraux. Je tiens à assurer la justice que le Gouvernement du Guyana, en particulier le Chambre du Procureur Général, est pleinement disposé à soutenir cette démarche », a-t-il ajouté.
Les autorités ont indiqué que ce tribunal, qui adoptera une approche de jurisprudence thérapeutique (JT), sera basé au Tribunal de Grande Instance de Georgetown.
La jurisprudence thérapeutique est une philosophie qui détermine de quelle manière les règles, les procédures, et le comportement des professionnels du droit influencent le bien-être psychologique des personnes impliquées dans le système judiciaire.
Ce tribunal a été créé grâce au soutien de plusieurs partenaires, notamment le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), l’ambassade des États-Unis, le système judiciaire et le gouvernement guyanais.
Nandlall a salué la décision courageuse du système judiciaire d’établir un tribunal spécialisé destiné à garantir que les personnes souffrant de troubles mentaux reçoivent le traitement et le soutien qui leur sont nécessaires.
Gabriel Vockel, représentant par intérim d’UNICEF pour le Guyana et le Suriname, a souligné que l’expérimentation de ce tribunal marque le début d’un nouveau processus judiciaire, ainsi qu’une nouvelle ère dans la manière dont le Guyana répondra aux injustices en matière de santé mentale avec compassion, espoir et dignité.
Vockel a exprimé la fierté d’UNICEF à accompagner le gouvernement et tous ses partenaires dans cette étape importante.
« Nous sommes honorés d’avoir apporté une assistance technique et des financements pour concrétiser ce tribunal et soutenir un système judiciaire vraiment inclusif, axé sur la réhabilitation et sensible aux enjeux de l’enfance », a-t-il déclaré.